Vent d’automne
Hideux spectre venu des montagnes
Très mauvais chanteur qui insiste
Comme le triste soldat d’un bagne
Mon pauvre cœur ne résiste
Et tu m’injectes la tristesse avec hargne !
Ma nuit s’annonce cauchemardeuse
Je vois partout errer des âmes
Toutes affligées, toutes malheureuses
Et se réveillent les soucis infâmes
En moi de tristes puits se creusent.
Il siffle et il souffle, encore il siffle
Le jbéli* chargé de montagnes d’angoisse
Et je me sens l’une de ses cibles
Les curés sont prisonniers de leurs paroisses
Personne ne sait lire dans sa bible
Sont loin derrière les beaux souvenirs
Des bonnes journées de détente
La mémoire ne peut les faire revenir
Toutes les heures sont tristes et indécentes
A quelques âmes on ne peut s’unir !
Le jbéli est là, aucune bonne nouvelle
Il attise le froid dans les cœurs
Et bourre de cauchemars les cervelles
Nous guettent de partout les douleurs
Nulle note n’est bonne, nulle note n’est belle !
*Jbéli : vent des montagnes